Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"3 ans de Turquie"
Derniers commentaires
Archives
1 septembre 2007

Nouveau président

L'ex-islamiste Abdullah Gül élu président de la République turque ANKARA, 28 août 2007 - Elu président de la Turquie mardi par le Parlement en dépit de l'opposition des défenseurs de la laïcité les plus sourcilleux, Abdullah Gül, issu de la mouvance islamiste, a pris ses fonctions après avoir juré fidélité à la République laïque. "Je jure devant la grande nation turque (...) d'être fidèle à la démocratie et à la République laïque (...) et d'accomplir mon devoir impartialement", a déclaré M. Gül, lisant devant les députés un texte inclus dans la Constitution.

3587169891_turkey_s_new_president_abdullah_gul_is_seen_in_his

L'épouse de M. Gül, Hayrünnisa, dont le voile islamique est perçu par le camp laïque comme une expression de défiance de la laïcité, n'a pas assisté à la cérémonie. Les hauts dignitaires de l'état-major et les députés du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), inflexibles défenseurs de la laïcité, étaient également absents. Les détracteurs de M. Gül estiment qu'il a pour ambition secrète d'islamiser le pays et que son accession à la présidence lui permettra de neutraliser plusieurs institutions de contrôle de l'action gouvernementale. Après avoir prêté serment, le nouveau président a insisté dans un discours sur son engagement à défendre la séparation entre l'Etat et la religion. "La République turque est un Etat démocratique, laïque et social basé sur l'Etat de droit (...) je travaillerai avec détermination pour protéger et renforcer tous ces principes", a-t-il déclaré. "Le principe de laïcité est à la fois un modèle qui assure la liberté pour différents modes de vie et une règle de paix sociale", a-t-il ajouté. Il s'est ensuite rendu au palais présidentiel pour une brève cérémonie de passation de pouvoirs avec le président sortant, Ahmet Necdet Sezer. M. Gül a recueilli le soutien de 339 des 550 députés au Parlement, dominé par son Parti de la justice et du développement (AKP), bien au delà de la majorité absolue de 276 voix requises pour être élu. Aux deux premiers tours la semaine dernière, une majorité des deux tiers des suffrages, soit 367 voix - que M. Gül n'a pas réunie-, était nécessaire. L'élection de M. Gül, qui avait activement oeuvré en tant que chef de la diplomatie à l'ouverture de négociations d'adhésion, en 2005, entre la Turquie et l'Union européenne (UE), a été saluée par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. La présidence de M. Gül pourrait contribuer à donner "un nouvel élan immédiat et positif au processus d'adhésion (de la Turquie) à l'UE, via des avancées dans plusieurs domaines clé", a affirmé M. Barroso. Washington a estimé que l'élection s'inscrivait dans la continuation du développement démocratique de la Turquie. Les débuts de M. Gül à la présidence risquent d'être difficiles, le CHP ayant déjà prévenu qu'il examinerait à la loupe les faits et gestes du nouveau président. "Nous aurons à l'oeil chacun de ses pas, nous allons contrôler sa loyauté à la République", a déclaré le vice-président du CHP Mustafa zyürek. Le chef de l'armée turque avait pour sa part dénoncé à la veille du vote des "foyers du mal qui essayent systématiquement d'éroder la structure laïque du pays".

1094380674_turkish_president_abdullah_gul_second_left_accompanied_by_turkish_air

"Les forces armées turques ne feront pas de concessions (...) dans leur devoir de garder la République turque, un Etat laïc et social fondé sur l'autorité de la loi", avait poursuivi le général commandant l'état-major Yasar Büyükanit. Dans un climat de tension alimenté par des manifestations géantes contre l'islamisme et une déclaration de l'armée qui menaçait d'intervenir en cas de remise en cause de la laïcité, l'opposition avait bloqué au printemps une première candidature de M. Gül en boycottant le scrutin, empêchant le Parlement de réunir son quorum. Mais les élections législatives convoquées le 22 juillet pour sortir de l'impasse ont débouché sur une large victoire de l'AKP

Publicité
Commentaires
"3 ans de Turquie"
Publicité
Publicité